- Quel est ton parcours, tes études ?
J’ai d’abord fait un bac STI Arts Appliqués, j’ai eu la chance que mes parents n’y voient pas d’inconvénients, suivi d’un BTS Design Produit dans lequel je ne me suis pas reconnu.
Récemment je suis tombé sur mon projet de diplôme qui fait énormément écho avec Suzan, «un projet de pièce unique artisanal », ce qui m’a valu de ne pas avoir mon diplôme car j’étais hors sujet ! D’une certaine façon la boucle est bouclée.
A cette époque là? je voulais déjà aller vers le graphisme, ce que j’ai poursuivi ensuite à l’école Maryse Eloy à Paris.
A la fin de mes études et une expérience à Londres, j’ai intégré le groupe Condé Nast en tant que DA pour la magazine web Glamour puis chez AD. Ce magazine d’architecture et design m’intéressait énormément, je le trouvais au-dessus des autres en termes de conception et d’esthétisme.
Je me suis installé en freelance et c’est là que le projet de Suzan a commencé à germer autour de 2017.
Au départ je voulais développer quelque chose autour de l’artisanat oublié, des techniques qui se perdent, pour finalement évoluer vers un projet plus moderne avec les nouveaux talents de l’artisanat, sur le web.
Le point de bascule a été un voyage au Maroc avec toute la richesse artisanale dont ce pays regorge. Faire d’aussi belles choses avec si peu de moyens, m’a subjugué. Et de me dire, c’est quand même vraiment merveilleux l’artisanat.
A mon retour j’ai creusé autour de l’artisanat français et ouvert le compte Instagram Suzan fin 2019. Le confinement a été propice au développement du projet de galerie en ligne autour d’une certaine esthétique et sensibilité.
Voilà le genèse du projet.
- Pourquoi ce nom ?
Cela a pris beaucoup de temps, surtout pour valider ce nom de Suzan qu’on prononce « AN » et non « ANNE ».Le processus créatif du choix du nom est parti du choix de mots qui me plaisaient. J’ai analysé leurs phonétiques, celles qui m’attiraient le plus, puis en les mixant entre elles SUZAN est né.
J’ai ensuite designé le logo pour faire naître cette nouvelle galerie virtuelle sur instagram.
- Quel est ton métier aujourd’hui ? Explique-nous en quoi il consiste.
Toujours graphiste en freelance et galeriste/curateur. J’ai toujours aimé sélectionner et rassembler des objets, des concepts.
- Qu’est ce qui t’apporte le plus de satisfaction dans ton travail ?
La dimension humaine, la rencontre et les échanges avec de nouveaux artisans et les clients. en se connaissant virtuellement, la première rencontre physique est toujours fluide et riche car nous partageons des valeurs communes.
Contrairement à mon job de graphiste, je suis beaucoup plus mobile. J’aime partir en vadrouille et faire des découvertes un peu n’importe où, n’importe quand.
- Qui sont tes clients ?
A la fois des particuliers, des architectes et décorateurs qui sélectionnent des pièces pour leurs propres clients.
- Quel est ton rapport à la décoration ? Soigner ton intérieur a-t-il de l’importance ?
Evidemment c’est important. Déjà à 20 ans quand j’étai en coloc à Londres, j’avais soigné la déco à minima pour me sentir bien, dans un chez nous accueillant.
J’aime les ambiances qu’il peut se dégager d’un lieu.
- Quels sont tes objets fétiches ? Chez toi ou à la galerie ?
A la maison j’ai une affiche originale du film Superfly, offerte par ma copine que j’adore et encadrée par mon père dont c’est le métier.
A la galerie j’aime être entouré de tous les artisans. Et j’aime beaucoup ma table basse qui me suis depuis mon premier appartement, c’est un cadeau que je m’étais fait. J’aime l’idée qu’elle me suive au fil des ans et des étapes de ma vie.
- Comment vois-tu l’écologie et le développement durable dans l’habitat, la décoration ?
Les choses positives, c’est qu’il y a de plus en plus d’artisans qui émergent, de pratiques de customisation et de réemploi. Après la fast déco au même titre que la fast fashion est toujours présente. A mon échelle en tout cas j’espère sensibiliser les personnes à l’artisanat, au fait main, aux objets de seconde main. C’est positif que le regard change sur les objets de seconde main, au-delà des objets vintage.
- Quel serait le projet de tes rêves ?
Ce serait d’avoir une boutique SUZAN, d’avoir réussi à faire valoir l’artisanat français et d’être cité comme une référence.
Que la galerie donne lieu à des projets d’architecture de grande ampleur.
Si je pense à un projet un peu fou, dans le domaine funéraire, les pierres tombales sont toujours un peu triste. Je pense qu’il pourrait y avoir un décorum moins austère et plus moderne où l’artisanat et l’art aurait leur mot à dire pour embellir les cimetières.